07 - Penne - Gare


 

De la gare de Penne d’Agenais aux camps allemands

Trois mois après l’insurrection du 19 février 1944 à la Centrale d’Eysses et l’exécution de 12 insurgés, 1200 résistants emprisonnés –parmi lesquels 85 républicains espagnols– entament le 30 mai 1944 un long calvaire de souffrance vers Bordeaux, Compiègne et Dachau. Auparavant, le 18 mai, 36 prisonniers avaient été envoyés à Blois d’où ils rejoindront Compiègne avant leur départ dans le convoi de la mort pour Dachau le 02 juillet 1944.

D’Eysses à Penne d’Agenais, le 30 mai 1944.

La plupart partent dans des camions mais une centaine de prisonniers devra rejoindre la gare en courant, les mains sur la tête, sous les coups des soldats SS et la morsure de leurs chiens.

La première victime de ce chemin de l’horreur est un jeune républicain espagnol, Ángel Huerga Fierro, battu à mort par des soldats nazis sur le trajet de la gare.

De penne d’Agenais à Compiègne, du 30 mai au 3 juin.

À l’arrivée à Penne, les prisonniers s’entassent à 60 par wagon à bestiaux, sans eau, quasiment sans nourriture et dans des conditions d’hygiène inhumaines : une seule tinette par wagon, très insuffisant pour un tel nombre de personnes.

Heureusement, la discipline acquise à Eysses –le fameux « Esprit d’Eysses »– permettra aux prisonniers de s’organiser et de se soutenir comme, par exemple, en rationnant le peu d’eau ou de nourriture qu’ils ont reçu à Bordeaux ou à Saint Jean de Corps, en voyageant debout ou en se reposant à tour de rôle, une moitié de wagon à la fois.

La faim, la soif, la chaleur étouffante et l’asphyxie les tenaillaient tout le long du trajet. La folie en a emporté certains. D’autres n’ont pas résisté aux conditions exécrables et aux privations et sont morts en route.

Départ de Compiègne vers Dachau, les 18 juin et 2 juillet

Du camp de Royallieu, à Compiègne, 2 convois partiront vers Dachau avec des Eyssois à leur bord.

Tout d’abord, celui du 18 juin puis celui du 02 juillet où les prisonniers sont entassés par 100 dans les wagons à bestiaux, dans des conditions toujours plus déplorable et inhumaines. Petit à petit, la folie gagne certains prisonniers malgré les efforts de soutien de leurs camarades d’infortune. Mais « l’Esprit d’Eysses » est toujours de mise dans ces voitures où l’ombre de la mort plane, au milieu de la saleté, la vermine et la chaleur étouffante, la faim et la soif chevillées au corps.

Le convoi du 02 juillet a été rebaptisé le convoi de la mort car près de mille prisonniers sont décédés lors du transfert vers le camp de concentration.

Arrivée à Dachau, les 21 juin et 05 juillet

À Dachau, les prisonniers eyssois s’organisent toujours et permettent à une grande partie des prisonniers de surmonter la faim par exemple (chaque prisonnier se rationne d’une portion équivalente à 1 cm2 pour la redistribuer aux prisonniers affaiblis et leur permettre ainsi de résister aux dures conditions de vie dans le camp).

Sur 1200, 400 déportés Eyssois ne reviendront pas.

 

 

PRÉCÉDENT     -     RETOUR     -     SUIVANT

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Accueil